samedi 21 janvier 2012

Interview de Philippe Tessier sur Anges Foudroyés avec Coralie, l'attachée de presse des éditions Black Book

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 Il y a quelque jour je vous annonçais le retour de Black Book avec Anges Foudroyés de Philippe Tessier. Je vous propose de découvrir un interview que j'ai trouvé particulièrement intéressant, réalisé par Coralie, l'attachée de presse des éditions Black Book et commenté par Philippe Tessier, l'auteur de Anges Foudroyés.

Coralie (Black Book) : Pourquoi avoir choisi d’exploiter une matière mythique biblique avec des symboles marqués (roi Roland, templiers), alors que souvent cette influence, si elle est présente en fantasy, est plutôt implicite ?

Philippe Tessier : Ces références se sont assez naturellement imposées au fil du récit. En fait, au départ, je n’avais écrit qu’une très courte nouvelle sur le berger et l’histoire s’arrêtait au moment où les moutons disparaissaient de l’autre coté du mur de la cité. A force de travailler dessus, j’ai commencé à me poser des questions sur ce qu’il y avait de l’autre côté, sur ce qu’était exactement ce village de Villecroix, sur l’identité de ce berger qui n’avait pas de nom, etc. Puisque l’histoire allait être assez manichéenne et qu’’il allait être question de Bien, de Mal, d’anges et de démons, l’aspect biblique a rapidement fait surface et j’ai alors opté pour des images fortes qui y font directement ou indirectement référence.

Ce roman est assez différent des autres que tu as pu écrire, en termes d’ambiance et de narration. Correspond-t-il à une véritable évolution vers laquelle tu désirerais te diriger à l’avenir, ou est-ce plutôt une « escapade » ?

On est plutôt dans le domaine de l’escapade. Le style utilisé est assez particulier et je m’oriente beaucoup plus vers le style d’écriture de romans comme Tire-d’Aile ou Sélénie des terres mortes.

Quelle est l’influence de ton expérience du jeu de rôle sur l’écriture de ce roman ?

Comme pour les autres, c’est une des multiples sources d’inspiration que j’utilise. Je dois cependant avouer que celui-ci, dans sa structure, se rapproche certainement le plus d’une histoire telle qu’on pourrait l’imaginer pour un jeu de rôle. Il y a notamment le passage avec Notumbo, la lune du jugement, qui est directement issu d’une partie d’ADD avec le scénario l’Oeuf du Phénix.

Pourquoi avoir choisi cette époque médiévale pour raconter cette histoire et définir tes personnages ?

C’est celle qui correspondait le mieux à ce que j’avais en tête et qui me permettait d’utiliser une terminologie appropriée, notamment pour l’ambiance. L’antiquité, par exemple, n’aurait pas collé avec ce que je voulais faire.

Est-ce que l’existence de tes personnages précède et inspire l’écriture, ou les crées-tu spécifiquement pour les besoins d’une narration particulière ? As-tu commencé, comme Tolkien par exemple, à d’abord créer ton univers avant d’y développer des intrigues ?

Pour ce roman, il y a d’abord eu une nouvelle avec le Berger et le village de Villecroix. Quand j’ai voulu étendre le récit, j’ai d’abord défini l’histoire générale en fonction de Sans Nom. Qui était-il ? Quel était l’enjeu ? Après, j’ai constitué l’univers. Tout le reste s’est fait au fur et à mesure du récit.

Un cliché bien connu réduit les littératures de l’imaginaire à des genres d’évasion, qui « fuient » le réel. Qu’en penses-tu ?

Cette sorte de « mépris » pour les récits fantastiques est un problème typiquement français que beaucoup arrangent à leur sauce d’ailleurs. Pour quelques auteurs, ça ne pose aucun problème et c’est d’ailleurs assez amusant de voir certains tenter d’éviter de prononcer le terme fantastique quand ils parlent de Poe, de Maupassant, de Sartre et j’en passe. A peu près tous les grands auteurs classiques ont écrit des récits de « l’imaginaire » (même si je n’aime pas vraiment ce terme puisque 99% des livres relèvent de l’imaginaire). Alors, bien entendu, lire le Horla de Maupassant, la Peau de chagrin de Balzac ou le Portrait de Dorian Gray d’Oscar Wilde ce n’est pas tout à fait pareil que de lire des romans plus légers avec une écriture moins riche et des sujets moins philosophiques. Ce que je pense, c’est qu’il est stupide de dénigrer tel ou tel type d’oeuvre littéraire. Il faut lire de tout et surtout donner envie de lire. Si, pour commencer, on balance à un gamin Proust ou Stendhal, il est clair (à part exception) qu’il va immédiatement abandonner. Ce qui nous amène à un autre problème que je constate même chez les habitués de la littérature dite de « l’imaginaire », un certain mépris pour les oeuvres de la jeunesse qui, à mes yeux, sont absolument fondamentales pour amener les jeunes lecteurs à découvrir autre chose. Trop souvent, on les considère comme de la sous-littérature (une sous littérature de ce qui est déjà considérée par certains comme une sous littérature... ça devient vexant) à peine digne d’être imprimée. Pour ma part, je suis très heureux d’avoir dévoré ces romans pour la jeunesse qui m’ont permis d’aimer lire. A ce titre, j’estime que ce sont certainement les livres les plus importants que j’ai jamais lus et j’ai le plus grand respect pour leurs auteurs.


Quels sont les changements ou les évolutions par rapport à la précédente édition de ce roman, qui avait pour nom La Cité des âmes ?
 
Dans cette nouvelle édition, j’ai voulu apporter des précisions sur les protagonistes et sur leur passé. Les valets du Duc sont mieux décrits et j’ai surtout clarifié certains éléments de la seconde partie qui pouvaient ne pas être très évidents


Alors, que pensez-vous de cet entretien entre Philippe Tessier - l'auteur -, et Coralie - l'attachée de presse des éditions Black Book ?

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